Juin 2020. Des citoyens suisses, des blancs et des noirs, envahissent par milliers les rues de Genève, Zurich et Lausanne pour y dénoncer les discriminations raciales. C’est la première fois que les récits des minorités visibles émergent. Les femmes noires occupent les premiers rangs, elles dénoncent le racisme systémique et contrarient l’image d’Épinal de la Suisse humanitaire perçue comme un îlot de paix et de prospérité.
Difficile dans un pays qui a fait de l’irréprochabilité son dogme, de s’attaquer à sa part d’ombre, de révéler ses liens avec le colonialisme. Compliqué de faire entendre que l’héritage de ce passé colonial alimente encore aujourd’hui les relents racistes profondément ancrés dans l’inconscient collectif.
Avec la cinéaste Juliana Fanjul, la narratrice et protagoniste Rachel M’Bon questionne son pays, des femmes dans la rue, un historien, une alliée politicienne, un collectif, et elle « ouvre » une porte sur six protagonistes. Chacune d’entre elles a un parcours qui fait écho à son propre cheminement vers l’affranchissement.